Le réseau FRIPON

Fripon : l’histoire et origine du programme

L’observation nocturne était plus développée au XIXème siècle qu’elle ne l’est depuis le début du XXème siècle. Le XXème siècle a vu petit à petit s’électrifier l’éclairage des villes, ce qui a développé une pollution lumineuse, masquant le ciel nocturne dans les grandes cités. Cet éclairage des villes s’est également accompagné d’une désertification des campagnes qui a fini par détourner le regard de la population du ciel nocturne, réduisant par conséquence le nombre de découvertes de météorites, tombées en pleine nature.

Pour contrecarrer cette tendance, L’observatoire de Paris-Meudon a mis au point le programme FRIPON* : une centaine de caméras automatiques enregistrent en continu des images du ciel sur 360°.

Elles ont été installées en France et dans les pays voisins. L’une d’elles est située sur le toit de notre observatoire à Tauxigny – Saint Bauld ; elle envoie une image à peu près toutes les quinze minutes.

Que signifie FRIPON ?

F.R.I.P.O.N : Fireball Recovery and Inter-Planetary Observation Network

Exemple de détection d’un météore avec 2 caméras (ici Chalon-sur-Saône et Dijon)

FRIPON est donc un réseau (network) de détection et d’observation des objets extraterrestres (inter-planetary observation) comme par exemple les météores et les bolides (fireball) qui pénètrent dans l’atmosphère terrestre. Ce tramage de caméras est destiné à déterminer leurs trajectoires dans le but de les chercher et de les retrouver au sol (recovery) afin de les étudier, découvrir leur origine (astéroïde parent) dans le système solaire et, aussi,  d’en connaitre un peu plus sur nos propres origines.

Quel est le but de ce programme ?

L’objectif est de récolter (programme VigieCiel) le maximum de débris afin d’en étudier la composition et répétons-le : déterminer leur origine (l’astéroïde parent). L’idée derrière tout ceci est finalement très simple : tous les corps qui gravitent autour du Soleil, se sont tous formés dans la même période, c’est à dire au début de l’existence du Soleil. La Terre, la Lune, les planètes les comètes et les astéroïdes ont tous à peu près le même âge ( à quelques centaines de milliers d’années près, voire quelques millions).

Le seul “petit” problème, est que des formations rocheuses vieilles de 4,5 Milliards d’années ça n’existe plus sur Terre à cause de la tectonique des plaques (dérive des continents) et plus particulièrement de la subduction de certaines des plaques qui forment les océans. Les continents, quant à eux, ont subi des transformations dues à la pression et à la température (métamorphisme). Il faut donc aller chercher de la roche originelle ailleurs que sur Terre.

Au-delà de la simple volonté de comprendre comment notre planète à pu se former autour du Soleil, c’est tout le processus de l’apparition de la vie qui est concerné, car il est tout à fait envisageable que la vie ne soit pas nécessairement apparue sur Terre spontanément, mais que des briques du vivant (acides aminés) aient pu être apportés par l’ensemencement de la Terre voire même, être due à la panspermie 1. Ces molécules organiques furent par ailleurs, une confirmations apportées par le programme Rosetta-Philae en 2014. En 2021, l’origine de la vie sur Terre demeure néanmoins, toujours un mystère.

Météorite de Chassigny (origine martienne) – Museum National d’Histoire Naturelle

Une octaédrite (fer-nickel) trouvée au Mexique en 1776

Achondrite primitive (pierreuse)

Pallasite (Sidérolithe) – Esquel Argentine (Olivine et matrice Fer-Nickel)

FRIPON, comment ça marche

L’objectif est de “trianguler” la trace laissée par le météore. Le principe est voisin de celui utilisé par les systèmes GPS, qui utilise au moins 3 satellites afin de fournir les coordonnées terrestres. Ainsi, lorsqu’un bolide est détecté par un réseau de caméras, et grâce aux points cardinaux repérés sur chaque caméra, en fonction des directions et hauteurs dans le ciel, un serveur informatique coordonne les images reçues par le réseau et interprète ces valeurs afin d’en obtenir une direction, une vitesse et éventuellement une zone de chute potentielle. C’est à ce moment là qu’intervient le programme de science participative : Vigie-Ciel (lien à créer).

exemple d’un bolide détecté par 16 caméras FRIPON

Caméra FRIPON installée à l’observatoire de Tauxigny-Saint Bauld. L’image se rafraichit automatiquement toutes les 15 minutes. NOTEZ : l’heure est indiquée en Temps Universel Coordonné (UTC)

Quelques sources d’informations :

Le site de l’OBSPM (OBServatoire de Paris-Meudon) consacré à FRIPON

FRIPON

Présentation du programme FRIPON (Musé National d’Histoire Naturel et OBServatoire de Paris-Meudon) aux Rencontres du Ciel et de l’Espace 2018 (RCE)