Au-delà de l’héliopause
On a mesuré pour la première fois « in situ » et dans de bonnes conditions, la position exacte de l’héliopause1 qui est la frontière entre l’influence électromagnétique du Soleil et l’espace interstellaire. En effet, Voyager 2, parti il y a 43 ans, fonctionne toujours. Toujours écouté par des antennes de plus en plus sensibles, il a franchi l’héliopause, fin 2018 à 120 u.a2 de la Terre en mesurant une chute drastique de la densité de particules solaires3 et une augmentation corrélative des rayons cosmiques4 galactiques. La preuve la plus évident du changement d’environnement de la sonde vient de son détecteur plasma PLS (Plasma Science Experiment), celui qui justement est en panne à bord de Voyager 1.
En effet, jusqu’à récemment, la sonde était entourée principalement des particules du vent solaire. C’est seulement début Novembre 2018, que celui-ci a drastiquement décru. Soudainement il n’y eut plus de vent solaire, signe que Voyager 2 avait quitté l’héliosphère5 (voir graphique ci-dessus).
On détecte maintenant des rayons cosmiques galactiques, beaucoup plus dangereux d’ailleurs que le vent solaire.
On a encore beaucoup à apprendre et on continue de suivre les Voyager pour en apprendre plus sur notre environnement spatial.
Les signaux des Voyager (comme ceux des autres sondes spatiales lointaines) sont recueillis par les antennes du DSN (Deep Space Network) placées idéalement en trois endroits de la Terre : En Californie, à Madrid et à Canberra.
Pierre-Jean Mercier | 26 Novembre 2020