Rosetta à 100 km de son objectif final

Churyumov-Gerasimenko

Photo prise le 1er Août 2014 à 1000km de la comète.

 

 

C’est demain que la sonde Rosetta devra se placer en orbite à une centaine de kilomètre de Churyumov-Gerasimenko une comète à la forme plutôt curieuse évoquant un “petit canard” de quelques kilomètres (5 en moyenne) tournoyant sur lui-même.

Après un périple d’une dizaine d’années et un sommeil d’environ 2 ans, Rosetta s’apprête donc à se mettre en station autour de la comète. Les premières analyses débuteront donc à partir du 6 Août. Mais beaucoup de données ont déjà été récoltées à l’approche de la comète et on sait déjà que sa température en surface est un peu plus chaude que ne l’avait laissé penser les estimations, la sonde a en effet relevé une température d’environ -70°C alors qu’on pensait trouver une température avoisinant les -100°C. Ceci révèle déjà une information très intéressante sur la couche extérieure de la comète qui a donc accumulé une certaine épaisseur de poussière qui à son tour se réchauffe très légèrement sous la faible lueur de la lumière du soleil. Rosetta pourra donc sonder à quelle vitesse varie la température sur les premiers centimètres d’épaisseur de la comète puisque la comète tourne sur elle-même, apportant ainsi une information supplémentaire sur le choix crucial de “l’amarrage” de Philae, le module que Rosetta a emporté avec elle et qui devra réaliser la prouesse de se poser pour la première fois à la surface d’une comète. La zone “d’atterissage” sera d’une grande importance pour les études qui devront être menées à la surface de la comète. En effet le site devra être en mesure de pouvoir répondre à l’ensemble des missions et analyses qui ont été programmées, mais Philae ne disposant que d’une source assez réduite d’énergie, le lieu choisi ne devra pas présenter d’obstacles susceptibles d’engendrer une surconsommation d’énergie.

animation-Churyumov-Gerasimenko

Les enjeux d’une telle mission sont véritablement capitaux dans les questions qui animent les scientifiques depuis des décennies, parmi ces questions l’une d’entre elles concerne la formation du système solaire puisqu’on pense trouver des réponses au sein des composés chimiques enfouis dans les couches gelées de la comète puisqu’ils sont les témoins-fossiles de la formation de notre système solaire ; mais par dessus tout, la réponse à l’apparition de la vie sur Terre qui aurait pu être “apportée” par les comètes lors des grands bombardements juste après la formation de notre planète. En effet l’hypothèse la plus folle serait de déceler et donc de confirmer la présence de composés chimiques extrêmement simples mais nécessaires à l’apparition de la vie (acides aminés ou aminoacides ) validant ainsi la thèse qui veux que la vie ne soit pas apparue sur Terre mais que son origine soit extraterrestre et qu’elle ait trouvé des conditions favorables pour se développer.

philae-Churyumov-GerasimenkoPhilae est programmé pour se poser sur la comète le 11 Novembre prochain. Si les résultats des analyses confirment l’hypothèse de la vie extraterrestre, alors nous ne serions officiellement plus seuls dans l’univers, car si un tel scénario a pu se dérouler pour la Terre, c’est qu’il a également pu se produire aussi pour n’importe quelle autre planète regroupant les mêmes conditions que la Terre. Finalement, à la question “sommes nous seuls dans l’univers?” aura trouvé sa réponse sur Terre car nous serions nous même des extraterrestres. Rendez-vous le 11 Novembre prochain.